Le matériel pour brasser à la maison

Materiel expert avec serpentin

C’est le grand moment : l’aventure commence ici, avec cet article pratique, conçu pour t’accompagner pas à pas dans l’extraordinaire aventure du brassage amateur ! Que tu disposes d’une petite cuisine ou d’un atelier spacieux, que tu aies de grande ambition ou des projets plus modestes, que tu sois novice ou brasseur expérimenté en quête de perfectionnement, tu trouveras ici tout ce qu’il faut pour démarrer ton premier brassin ou peaufiner ta technique. Alors, enfile ton tablier de brasseur, et embarquons ensemble dans cette aventure brassicole passionnante !

Ton espace de brassage

Ne laisse pas la taille de ton espace t’arrêter ! Brasser chez soi ne nécessite pas une grande pièce, juste un peu d’audace, d’astuce et de créativité. Même dans le plus petit des studios, il y a toujours un moyen d’adapter ton équipement de brassage et de transformer n’importe quel recoin en un coin brasserie efficace. Nous sommes là pour te montrer comment tirer le meilleur parti de l’espace dont tu disposes, en te guidant vers des solutions innovantes et pratiques. Oublie les contraintes d’espace et laisse libre cours à ton imagination brassicole. C’est le moment d’être audacieux et de créer ton propre univers de brassage, adapté à tes besoins et à ton environnement.

Et oui, comme tu le vois sur ces photos, nous brassons dans notre cuisine, comme beaucoup de brasseurs amateurs, non ? 😉

Mais regarde un peu ces fans de brassage qui ont transformé leurs garages ou des pièces chez eux en véritables « brewery ». Leur matos, c’est quelque chose ! Moi, ça fait rêver ! 😍

Le matériel de brassage

Des options pour tous les budgets

Parlons matériel de brassage : oui, il en faut, mais cela ne signifie pas forcément un gros investissement

Tout comme l’espace de brassage s’adapte à tes besoins, ton budget peut aussi s’adapter à ton projet brassicole. Si tu as un budget serré, pas de souci, nous allons te présenter des options économiques, voire des équipements que tu possèdes déjà dans ta cuisine ! Et si tu as des ambitions plus grandes pour tes créations brassicoles, le marché offre aujourd’hui une gamme impressionnante d’équipements, allant du low cost abordable aux options semi-professionnelles de haute qualité. 

Prépare-toi à découvrir le matériel qui correspond parfaitement à tes ambitions et à ton budget !

Notre matériel

A chaque étape, son matériel

Afin de suivre au mieux le déroulé de cet article et/ou de d’approfondir une thématique, nous te proposons, si ce n’est pas déjà fait 😉, de télécharger gratuitement notre guide numérique « Comment brasser ta première bière tout grain – recette et 35 astuces »

Pour te guider au mieux, voici un schéma clair et détaillé qui retrace chaque étape de la création de ta bière. Tu dois connaître cet enchaînement par cœur !

Le matériel pour la pesée et le concassage

☑️ Une balance

Tout d’abord, il te faut une balance pour peser la bonne quantité de céréales. Celle de ta cuisine devrait tout à fait convenir, qu’elle soit numérique ou pas, équipé d’un bol ou pas, peu importe !

Selon tes recettes et le volume de tes brassins, tu devras peser des quantités allant de 100g jusqu’à 5kg (environ 15€). Alors assure-toi juste que ta balance soit capable de mesurer ces limites de poids correctement.

Pour les brasseurs prêts à investir un peu plus dans leur équipement, pourquoi pas une balance avec un écran externe et une grande plateforme pour pouvoir poser le seau de brassage de 30 litres et peser le malt directement dedans (environ 80€).
Garde en tête qu’un seau de cette taille a généralement un diamètre d’environ 30 cm ; vérifie que la plateforme de la balance soit suffisamment grande pour le poser correctement.

☑️ Un moulin à malt

L’objectif du concassage est d’améliorer l’accessibilité de l’amidon. Plus le grain de céréale sera concassé, plus le rendement de l’extraction des sucres sera bon. Cependant s’il est trop moulu (farine), tu risques de rencontrer des problèmes de colmatage lors de la filtration, ou une filtration très lente. Tu apprendras vite que tout est compromis dans le brassage.

Le moulin à malt en fonte type Corona

Les premiers prix que tu vas trouver sur le marché sont les moulins à malt en fonte type Corona (65€ environ).
Ces moulins robustes  se fixent sur une table . Leur principal défaut: le réglage entre les 2 disques qui conditionne la taille de la mouture peut être délicat et imprécis. Dans ce cas, difficile de reproduire la même mouture d’un brassin à l’autre, surtout si, comme moi, tu démontes le moulin entre chaque utilisation.

A savoir aussi, il est important de tourner la manivelle à une vitesse régulière, idéalement entre 200 et 400 tours/minute. Si tu envisages de motoriser ton moulin, utilise une perceuse visseuse à vitesse ajustable. Fais attention à ne pas aller trop vite, car tu pourrais ne pas détecter un petit caillou dans ton grain, ce qui risquerait d’endommager ton moulin.

Le moulin à malt à rouleaux ajustables

Il existe également des moulins à malt à rouleaux ajustables (environ 100€).
Avec ce modèle, tu vas pouvoir ajuster au plus près la finesse de ta mouture grâce à des vis de réglage et reproduire plus facilement cette mouture idéale pour les brassins suivants !

Le malt déjà concassé

Cependant, si tu es encore indécis quant à ta passion pour le brassage ou si tu préfères éviter d’acheter un moulin, tu peux opter pour acheter du malt déjà concassé, moyennant un léger surcoût. Lors de l’achat du malt, certains fournisseurs comme Rolling Beers, Autobrasseur ou Microbrasseur,  proposent cette option. Mais garde en tête qu’un malt concassé depuis plusieurs jours peut affecter le rendement de ta recette. Fait en sorte de le conserver au sec, à l’abri de la chaleur et du soleil.

☑️ Les transferts de malt

Voici un accessoire non indispensable mais bien pratique : la pelle à moût ou pelle à malt (pour 10€ environ) !
Nous l’utilisons comme bol pour peser nos céréales, pour transférer le malt à concasser dans le moulin, puis le malt concassé dans la cuve d’empâtage. Si tu brasses avec un seau de filtration, la pelle à moût te sera aussi très utile pour transférer ton moût de la cuve d’empâtage vers ton seau de filtration.

Le matériel pour l’empâtage

☑️ Le dosage de l'eau

Tout d’abord, il est nécessaire de remplir ta cuve de brassage avec de l’eau, et pour cela, tu peux généralement utiliser des ustensiles disponibles dans ta cuisine.

Cependant, nous te recommandons vivement d’opter pour une cruche graduée en plastique de 5 litres (environ 20€). Elle est très pratique pour mesurer la bonne quantité d’eau d’empâtage et de rinçage, et elle te servira aussi pour divers transferts de moût ou d’eau.

☑️ La cuve de chauffe

Pour cette étape, tu auras besoin d’une cuve de chauffe (électrique ou au gaz) assez grande pour mélanger le malt et l’eau et faire chauffer ce mélange qu’on appelle la maische.

Un grand fait-tout

Bon, tout dépend du volume que tu souhaites brasser mais oui, une grande marmite classique, chauffée sur ta plaque de cuisson ou ton gaz, peut très bien convenir (entre 50 et 100€ suivant le volume).

Cependant, il y a quelques limitations à considérer : le volume limité et l’absence de robinet pour soutirer le liquide en fin de processus. Pour contourner ces contraintes, tu pourras brasser en utilisant la technique du Brew In A Bag (BIAB) mais nous reviendrons cela plus en détail dans « le matériel pour la filtration ». 

Une cuve de brassage électrique

L’avantage de cet équipement (environ 220€) réside dans la rapidité et le contrôle de la montée en température, ainsi que dans le thermostat qui permet de stabiliser la chauffe une fois un palier de température atteint. Le robinet intégré facilite également le soutirage. Tu n’auras pas besoin de compter sur des plaques de cuisson ou un brûleur externe, ce qui te permet d’installer ton équipement où tu le souhaites. C’est d’ailleurs avec ce type de cuve, la Brewferm 30 litres, que nous avons fait nos débuts !

Une cuve de brassage automatisée

Si tu es motivé, tu as aussi la possibilité d’acheter directement une cuve automatisée. Niveau budget, tout dépend du modèle sur lequel tu jetteras ton dévolu. Les premiers prix tournent autour de 300€ et peuvent monter jusqu’à 900€.
De notre côté, nous avons investi dans une cuve 45 litres Klarstein Mundschenk et nous ne le regrettons pas !

☑️ Le fourquet

Tu devras brasser ta bière régulièrement pour homogénéiser la température, faire pénétrer l’eau à l’intérieur de ton malt et casser les amas. Pour cela, le brasseur utilise un fourquet. Il en existe plein de types différents, en plastique, inox ou bois (de 10 à 30€).

Tu as toujours la possibilité d’utiliser une grande cuillère ou équivalent qui soit quand même assez grand pour toucher le fond de ta cuve…

☑️ Un thermomètre

Pendant l’empâtage, afin de libérer les différentes enzymes présentes dans les céréales, des paliers de températures doivent être maintenus pendant des durées pré-établies.

Tu vas devoir contrôler la température de ton brassin à l’aide d’un thermomètre allant jusqu’à 100°C.
Il existe des thermomètres digitaux, fixes ou filaires, ou des thermomètres en verre (vieilles écoles, mais on les aime bien). Il existe des thermomètres que tu aimantes sur ta cuve, ou ceux que tu fixes avec une pince sur le bord de ta cuve de chauffe (comme sur notre photo). Tu pourras trouver ton bonheur entre 5 et 50€.

☑️ Un réfractomètre

Je ne me séparerais plus de cet outil pour surveiller l’extraction des sucres pendant l’empâtage !
Un réfractomètre est un instrument de mesure optique conçu pour déterminer la concentration de substances dissoutes dans un liquide.
Dans le cas du brassage, il mesure la densité du moût, c’est-à-dire la quantité de sucres dissous dans le liquide. Il est vraiment très facile à utiliser : il te suffit de déposer une goutte de ton moût, de faire la lecture de la densité (attends un peu qu’il refroidisse avant la lecture), et de la reporter dans le graphique « empâtage » de ta fiche de brassage CBSB 😉.

fiche de brassage CBSB page 2 complétée

Le matériel pour la filtration

Après l’empâtage, la maische est filtrée pour séparer le moût (contenant les sucres) et les drêches (restes de céréales).

☑️ Une passoire

Pour les plus petits budgets, il y a la bonne vieille passoire ! On l’avait testé lors de notre essai du kit de brassage 8 litres de Rolling Beers en tout grain.Mieux vaut choisir alors une passoire tamis à maille très fine.

☑️ Un seau avec fond filtrant

Tu peux choisir de t’équiper d’un seau en plastique (généralement de 30 litres), équipée d’un robinet.
A la fin de ton empâtage, tu transfères ton moût (grâce à une pelle à moût) dans ce seau auquel qui a positionné un fond filtrant en inox. Cela va permettre de
laisser passer le moût par le robinet pour le recueillir dans un nouveau seau (seau du bas sur la photo) ou directement dans ta cuve d’ébullition, 
– de retenir le gâteau de drêches dans le seau de filtration (seau du haut sur la photo).

Avantage: Ce même seau peut te servir aussi bien pour la filtration que, plus tard, pour la fermentation.

☑️ Un sac de brassage

Afin de s’affranchir de l’achat d’un seau de filtration, tu peux aussi opter pour l’utilisation d’un sac de brassage ou brew bag (environ 10€). Cette technique s’appelle le BIAB (Brew In A Bag).

Dans ce cas, lors de l’empâtage, les céréales sont placées dans ce sac de nylon à maille fine, ce qui te permettra de retirer les céréales facilement en soulevant le sac à la fin de l’empâtage. Attention, plus de 5 kg de céréales mouillées, ça peut vite peser lourd…

Pour t’aider à maintenir le sac de brassage au dessus de la cuve pendant la filtration, tu peux disposer une grille (comme celle de ton four) sur ta cuve et poser ton sac de brassage dessus 😉

Le matériel pour le rinçage des drêches

Le rinçage des drêches permet de récupérer le maximum de sucres. Plus l’eau est chaude, meilleure sera la solubilisation des sucres. Cependant il ne faut pas oublier qu’à partir de 80°C, les tannins sont extraits des malts. La température de ton eau de rinçage ne devra donc pas dépasser les 80°C.
Le rinçage doit être lent. L’eau doit être diffusée en douceur au dessus du gâteau de céréales pour ne pas casser le lit de filtration. Pour cela, nous utilisons un écumoire.

☑️ Un second grand fait-tout

Pour les plus petits budgets, tu peux tout simplement utiliser une nouvelle marmite et un thermomètre et faire chauffer l’eau jusqu’à 80°C max.

☑️ Un stérilisateur de bocaux

Tu peux aussi utiliser un stérilisateur de bocaux. Il a le mérite d’être électrique, la température monte rapidement (plage de température de 30 à 100°C) et avec le thermostat, on peut plus facilement contrôler la température (environ 100€). Là aussi, un contrôle au thermomètre s’impose tout de même.

Le matériel pour l'ébullition et le houblonnage

L’ébullition permet la stérilisation du moût et l’infusion des houblons pour libérer amertume et arômes spécifiques. Pour houblonner ta bière, tu vas ajouter des houblons, en cônes ou en pellets, à ton moût en ébullition. 

☑️ Une balance de précision

Contrairement à la pesée des céréales, ici, tu vas avoir à peser des petites quantités (de 10g à 100g), surtout si tu brasses des petits volumes. Vérifie bien la précision de ta balance !

☑️ L'infusion des houblons

Tu peux très bien jeter tes houblons directement dans ta cuve d’ébullition (#free the hops) .
Mais si tu utilises beaucoup de houblons pour ta recette, il peut y avoir pas mal de débris dans le fond de ta cuve (voir photo ci-dessous) ce qui pourra poser des problèmes de colmatage lors des transferts à venir (qui n’a jamais connu la galère d’un robinet bouché 😠 ! Et le filtre bazookaa n’arrange rien! oh non! ).

C’est pourquoi l’utilisation d’ « infuseurs à houblons » peut être une bonne option !

Des chaussettes de houblonnage

Si tu utilises des houblons en cône, tu peux les mettre à infuser dans des chaussettes à houblonnage (environ 4€). Elles sont réutilisables après lavage.

Le sac de brassage

Si tu brasses en BIAB, tu peux utiliser ton sac de brassage pour mettre tes houblons dedans !

Des filtres en inox

Tu peux aussi trouver des filtres en inox pour l’infusion de tes houblons. Le filtre ouvert qui se fixe sur le bord de la cuve s’appelle le hop spider (photo de gauche), celui qui est totalement fermé (comme une boule à thé) et qui plonge jusqu’au fond de la cuve, est un hop tube (photo de droite) (environ 25€).

Le matériel pour le refroidissement

La dernière étape avant mise en fermentation est le refroidissement.

Les premières possibilités qui s’offrent à toi sont de laisser refroidir le moût à température ambiante ou de réaliser un bain de glace. Ce sont les plus simples à mettre en œuvre car elles ne nécessitent pas de matériel particulier (tu peux utiliser les pains de glaces que tu as chez toi).

Cependant, idéalement, le refroidissement doit être le plus rapide possible pour limiter le risque d’infection.

☑️ Le serpentin

Pour diminuer la durée du refroidissement et donc le risque de contamination de ton moût, tu peux utiliser un serpentin de refroidissement en inox ou en cuivre que tu plongeras dans ton moût (50 à 150€ selon la matière et le nombre de spires). Plus le serpentin aura de spires, plus le refroidissement sera rapide. Tu n’oublieras pas de le stériliser en le plongeant dans le moût encore bouillant  (10 à 15 dernières minutes d’ébullition).

Le serpentin peut être immergé :
– soit dans ta cuve d’ébullition pour refroidir le moût et ensuite le transférer refroidi dans le fermenteur
– soit dans ton fermenteur après avoir transférer ton moût chaud de la cuve vers le fermenteur (comme c’est le cas sur la photo ci-dessous).

Tu devras prévoir tes raccords avant de commencer, pour éviter les moments de solitudes. Si tu es bricoleur, de nombreux tutos sont à disposition pour fabriquer soi-même son refroidisseur.

 

☑️ Le refroidisseur à contre-courant

Tu peux investir aussi dans un refroidisseur à contre-courant, beaucoup plus efficace qu’un serpentin.
Le refroidisseur à contre-courant utilise deux flux qui circulent en sens inverse. D’un côté, le moût chaud circule, et de l’autre, de l’eau froide. Ce processus de contre-courant augmente l’efficacité du transfert de chaleur entre le moût et l’eau.
 
Le refroidisseur se connecte généralement entre la cuve d’ébullition et le fermenteur. Le moût chaud est pompé à travers le tube intérieur tandis que l’eau froide circule dans la direction opposée à l’extérieur du tube, refroidissant le moût avant qu’il n’atteigne le fermenteur.
Ce système permet aussi de contrôler plus précisément la température du moût : si tu souhaites un moût plus froid, tu augmentes la vitesse de circulation de l’eau et tu diminue la vitesse de circulation du moût.

Nous avons investis dans le refroidisseur à contre-courant de Grainfather que nous avons réussi à raccorder sur notre cuve automatisée Klarstein 👌 mais tu peux aussi fabriquer le tien !
 

☑️ Le refroidisseur à plaques

Il existe également des refroidisseurs à plaques en inox ou en cuivre (entre 80 et 100 euros). PLus tu as de plaques, plus l’efficacité du refroidisseur sera grande.
Jamais testé de notre côté mais il parait quand même qu’il est assez difficile à nettoyer et peut donc être source de contaminations.

Le matériel pour la fermentation

C’est le moment où tu vas ensemencer ton moût avec les levures.

Cependant, le refroidissement doit être le plus rapide possible pour limiter le risque d’infection.

☑️ La préparation des levures

Levures sèches

Si tu as choisi des levures sous forme sèche (meilleure stabilité, plus longue conservation), il est parfois nécessaire de la réhydrater avant utilisation. Il te faut alors un petit bol en verre dans lequel tu vas placer tes levures avec un peu d’eau (préalablement bouillie puis refroidie).

Levures liquides

Il existe des levures sous forme liquide. Dans ce cas, tu n’auras pas besoin de matériel, tu ouvres ton sachet (parfois après activation) et tu verses le contenu dans ton fermenteur.

☑️ Le densimètre

Le densimètre va te permettre de mesurer la densité de ton moût, de contrôler ta fermentation et d’estimer le taux d’alcool de ta bière.
Généralement, on fait une mesure avant la fermentation (qu’on appelle densité initiale ou DI) et une mesure en fin de fermentation (qu’on appelle densité finale ou DF). En comparant la DI et la DF, tu pourras alors estimer le taux d’alcool de ta bière.
Certes, si tu brasses de manière très occasionnelle et que tu n’es pas trop préoccupé par la reproductibilité ou les spécificités techniques, tu pourrais te passer de cet outil.

Le densimètre et son éprouvette

Généralement, on utilise un densimètre en verre que l’on plonge dans le moût recueilli dans une éprouvette.

Le densimètre connecté

Pour les geeks du brassage, il existe des aussi des densimètres connectés comme le I-Spindle ! A plonger simplement dans ton seau de fermentation pour avoir un suivi constant de la densité et de la température de la bière.

☑️ Le fermenteur

La dame-jeanne

Des dames jeannes (ou bonbonnes), il en existe de toute taille (2 à 25 litres), en verre ou en plastique. Les plus grosses peuvent être équipées de panier de protection en osier ou en plastique, avec des poignées pour faciliter le transport (à partir de 25€)
Quelque soit ton choix, ta dame-jeanne devra impérativement avoir un bouchon percé pour y fixer un barboteur !

Le seau en plastique

Pour nos premiers brassins, nous avons opté pour le fermenteur type seau en plastique. Le plus économique, équipé d’un robinet, d’un couvercle percé et d’un barboteur (environ 20€).
Ce matériel te permettra largement de te faire la main sur quelques fermentations d’une vingtaine de litres.

Nous sommes ensuite passées au fermenteur Speidel.
Les parois sont plus épaisses et le fermenteur ne se déforme pas lors des transports quand il est plein. Les poignées de transport sont solides et le barboteur cylindrique est très efficace pour les fermentations vigoureuses.  Toujours facile à nettoyer, il existe en plusieurs tailles (12, 20, 30 litres) (à partir de 50€).

Le barboteur

Nos dame-jeanne et nos seaux en plastique ne sont pas faits pour résister à de fortes pressions. Il va donc falloir libérer les gaz créés pendant la fermentation. C’est le rôle du barboteur qui laissent les gaz s’échapper tout en empêchant l’air de rentrer. Il peut être en forme de serpentin ou cylindrique.

Attention à vérifier la bonne adéquation de tout ça (taille bouchon par rapport à la taille goulot, et taille trou du bouchon par rapport au barboteur…).
Pense à utiliser de l’eau préalablement bouillie et donc stérilisée pour le remplir.

Le fermenteur sous pression

Si tu veux explorer le domaine de la fermentation de manière plus poussé, pourquoi ne pas te lancer dans la fermentation sous pression ! Il te faudra alors un fermenteur spécialement conçu pour résister aux fortes pressions (à partir de 60€)

Le matériel pour la mise en bouteilles

☑️ Les bouteilles

Pour ta mise en bouteilles, il va te falloir des bouteilles !

  • Soit tu as récupéré des bouteilles à droite à gauche (merci les copains!)
  • Soit tu investis dans des bouteilles neuves

Il existe différents modèles de bouteilles selon la forme, la contenance, le type de capsulation, la couleur du verre… 

Les bouteilles à bouchons mécaniques

C’est une bonne option si tu ne souhaites pas investir dans un système de capsulation des bouteilles. Attention, toutes les bouteilles ne conviennent pas pour accueillir les bouchons mécaniques !

Si tu es malin, tu pourras même récupérer les bouteilles de type Fisher pour ne pas citer de marque 😉.

Les bouteilles à capsuler

Pour ces bouteilles, il te faudra des capsules métalliques ou « capsules couronnes » et un système de capsulation.

☑️ Les systèmes de capsulation

Les systèmes de capsulation les plus courants sont:
– les capsules couronnes  qui vont nécessiter une capsuleuse pour leur fermeture,
– les bouchons mécaniques  qui ne nécessitent pas de matériel.

Les capsules

Attention, il existe deux tailles 26mm et 29mm. Vérifie bien celles dont tu as besoin. Les 26mm servent pour la plupart des bouteilles, les 29mm sont pour les plus gros goulots, type bouteille de champagne, de cidre etc… 

Tu pourras te faire plaisir avec les couleurs des capsules 😉

La capsuleuse marteau

Si tu veux garder un bon souvenir de ton premier embouteillage, tu évites cet outil !!!! OK, c’est parfois l’option « par défaut » proposer dans les kits mais on te prévient, c’est long et il peut y avoir de la casse (comme sur la phot ci-dessous) ! Notre conseil : exerce-toi avant sur des bouteilles vides.

La capsuleuse manuelle

Les premiers prix pour les capsuleuses manuelles sont à 30€. Mais on vous prévient:  la capsulation est assez difficile et il est fréquent de plier des capsules sans réussir à fermer la bouteille. Mais bon à ce prix-là, on ne peut pas se plaindre 😉

La capsuleuse à pied

La capsuleuse à pied (ou sur table) a en général les coquilles pour chaque taille de capsules ou une coquille qui peut faire les deux. Mais attention les premiers prix ne seront équipées que de la coquille pour les capsules de 26mm… Elle s’adapte parfaitement à la hauteur de ta bouteille.

☑️ Le nettoyage des bouteilles

La première étape consiste à éliminer la saleté, les amas solides, les restes de liquide. C’est le nettoyage.

Si tu récupères tes bouteilles, il faudra prendre le temps de soigneusement les rincer à l’eau chaude juste après consommation. Surtout s’il s’agit de bière artisanale non filtrée, les levures forment un amas en fond de bouteille (la lie), qui, séché, sera difficile à décoller lors de ton nettoyage.

Tu as du savon noir, du gros sel, du bicarbonate de soude, du percarbonate de soude, du vinaigre blanc, de l’huile de coude?

Le goupillon

Un petit accessoire bien utile pour décoller ce qui se trouve au fond de ta bouteille ! (à partir de 3€)
Choisis bien la taille de ton goupillon en fonction de la taille de tes bouteilles.

☑️ La désinfection des bouteilles

Une étape obligatoire ! La désinfection sert à éliminer les éventuels micro-organismes présents. Ces dernier pourraient apporter faux-goûts ou contaminations (hygiène hygiène!!).

Il existe de nombreux produits de désinfection dans les rayons des sites de brassage en ligne.

De notre côté,nous utilisons du Chemipro Oxi à  base d’oxygène actif. Il s’utilise en solution (4g/litre d´eau chaude). Tu rinces ou tu immerges tes bouteilles (temps de contact : 2 – 5 minutes). Tu laisses égoutter. Et pas besoin de rincer après application !

Notre astuce : nous préparons un grand volume de désinfectant dans lequel nous faisons tremper longtemps tout le matériel nécessaire à la mise en bouteille (bouteilles, tuyaus, capsules, goupillon, fourquet, …)

Le rince-bouteille

Cet accessoire peut se révéler très pratique pour désinfecter tes bouteilles rapidement (environ 9€).
Il te suffit de remplir le réservoir de désinfectant, de disposer la bouteille tête en bas sur la tige, d’appuyer plusieurs fois sur la bouteille pour qu’un jet puissant arrose la bouteille jusqu’au fond. Le désinfectant est récupéré dans le réservoir et tu pourras recommencer avec la bouteille suivante.

☑️ L'égouttage des bouteilles

Pour faire sécher les bouteilles, rien d’obligatoire, tu peux faire preuve d’organisation !

Mais parfois, pour travailler plus confortablement, l’organisation ne faisant pas tout, tu peux acheter ou te procurer un égouttoir à bouteilles, ou le célèbre Fast Rack 😉

On apprécie particulièrement le Fast Rack pour son grand plateau de rétention des égouttures, pour la possibilité de transporter un plateau de bouteilles si besoin, et bien sur pour son encombrement minimal quand il est plein (superposition des plateaux). Il existe plusieurs racks en fonction de la taille des bouteilles que tu veux y mettre.

Tu pourras aussi opter pour un égouttoir sur colonne fixe pouvant accueillir 81 bouteilles !

 

☑️ Le sucrage

Comme pour la préparation des levures, tu as besoin d’un récipient pour préparer ta solution de sucre (un peu plus grand): un saladier ou un verre mesureur d’1 litre.

A raison d’environ 8g de sucre/litre de moût, pour un brassin de 20 litres, tu pourrais avoir besoin de 160g de sucre pour 1 litre d’eau préalablement bouillie. 

Tu pourras ensuite verser ta solution sucrée soit directement dans ton fermenteur, soit (comme sur la photo) dans le seau de soutirage encore vide, juste avant de transférer ta bière. Avantage : pas besoin de mélanger le sucre et la bière, cela se fera simplement pendant le remplissage du seau.

 

☑️ Le soutirage

Avant d’envisager la mise en bouteilles, nous te recommandons vivement de faire un soutirage de la bière à la sortie du fermenteur pour éliminer les résidus de fermentation.

A cette étape, il est primordial d’éviter l’oxydation. Pour effectuer ton transvasement en limitant le contact avec l’oxygène, nous te conseillons d’utiliser un tuyau de silicone entre le robinet de ton fermenteur et le seau à partir duquel tu feras ta mise en bouteilles.

Et si tu n’as pas de robinet à ton fermenteur ? Il te faudra un tuyau siphon.

 

Et si tu n’as pas de robinet à ton fermenteur ? Il te faudra un tuyau pour siphonner

Il existe des tuyaux siphon très simples, peu chers (photo de gauche) (environ 15€), mais pas forcement pratique à utiliser (à essayer avant le jour J pour se faire la main!).
Entre nous, on te conseille plutôt un transvaseur automatique, bien plus pratique (photo de droite) (environ 30€).

☑️ La mise en bouteille

Si tu es joueur, tu pourras utiliser l’entonnoir de ta cuisine. Attention néanmoins, au risque de contamination à cette étape.

Encore une fois, si tu n’as pas de robinet, tu peux utiliser le même tuyau siphon (voir photo de gauche) ou transvaseur automatique que présentés dans la section précédente sur « le soutirage ».
Mais l’idéal est d’utiliser une tige d’embouteillage compatible avec le robinet que tu as sur ton seau de fermentation.

D'autres idées ?

☑️ Le brassage à l'extrait de malts

Dans cet article, nous t’avons surtout présenter le matériel nécessaire pour le brassage tout grain, c’est-à-dire le brassage de bière à partir de grains de malts. Cette méthode offre un contrôle total sur le profil de saveur (tu choisis toi-même ton assemblage de malts!) mais elle est plus complexe et demande plus de temps et d’équipement.

Il existe une alternative qui va te demander beaucoup moins de matériel: le brassage à l’extrait de malt. C’est une méthode également plus simple et plus rapide pour fabriquer de la bière. Au lieu de commencer avec des grains entiers, tu utilises de l’extrait de malt, qui est essentiellement le sucre extrait des grains et concentré sous forme liquide ou en poudre. Ce processus élimine la nécessité de l’empâtage. Tu mélanges simplement l’extrait de malt avec de l’eau, portes le mélange à ébullition, ajoutes du houblon, et suis les mêmes étapes de refroidissement, de fermentation, et de conditionnement que dans le brassage tout grain. Bien que cette méthode soit plus facile et moins chronophage, elle offre moins de flexibilité en termes de personnalisation du profil de saveur de la bière.

☑️ Les kits de brassage

Autre possibilité si tu n’as pas envie de t’embêter à acheter ton équipement, article par article : les kits de brassage. Les sites de fournisseurs de brassage te proposent maintenant un grand choix de kit « all inclusive » à tous les prix: équipements de base, matériel, produits de désinfection, …

Petit brasseur, où en es-tu ?

Comment te sens-tu? Es-tu serein te lancer dans le monde fascinant du brassage amateur ?
As-tu préparé ta liste de matériel pour ne rien oublier le jour J ?
Pour quel matériel as-tu opté finalement ? En es-tu satisfait ?

N’hésite pas à laisser un commentaire ci-dessous ou à nous envoyer un e-mail à aurelie.trichet@comment-brasser-sa-biere.fr. Tes retours sont précieux pour nous !

Si cet article t’a plu, nous te serions très reconnaissantes de le partager avec tes amis brasseurs ou ceux qui aimeraient le devenir. Plus nous sommes nombreux à partager nos expériences et nos connaissances, plus la communauté des brasseurs amateurs s’enrichit !

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article. Santé et bon brassage à tous ! 

 

20 Comments on “Le matériel pour brasser à la maison

  1. Coucou Aurélie !
    Plus je lis tes articles et plus j’ai envie de faire ma bière^^ Je pensais devoir investir un paquet d’argent pour avoir le matos de base mais en fait…NON ! C’est une bonne nouvelle 🙂
    Je te tiens au courant dès qu’on se lance avec Elo !
    A bientôt !

    • Hello David, Bonne nouvelle!!
      Le brassage n’est pas si compliqué qu’il n’en a l’air, surtout si au début, on se laisse porter par des recettes déjà toutes prêtes (Bientôt à venir sur le blog!).. Alors comme tu le vois, on peut utiliser son matériel de cuisine dans un premier temps. Il ne faut plus hésiter! J’attends avec impatience votre lancement, partagez avec nous vos difficultés, et on y réfléchira ensemble!! A très bientôt

  2. Je suis admiratif du travail effectué.
    Jais lu beaucoup de livres, mais c’est le premier qui me donne vraiment envie de me lancer
    Même si jais encore quelques appréhensions, de peur de gâcher de la matière
    Quand jais commencer a vous lire jais bien compris que c’était une ou des filles qui ont fait ce travail, aucunes complications inutiles des articles facile à comprendre sans détour
    Merci

    • Bonjour Gilbert,
      Merci beaucoup pour ce chaleureux commentaire!
      Il faut se lancer, c’est comme les enfants qui apprennent un jour à marcher ou à faire du vélo. Il peut y avoir un peu des ratés au début, mais finalement tout le monde est capable de le faire. C’est l’envie qui est le moteur!
      Si c’est le gaspillage des matières premières qui vous fait peur au début. Commencez sur des petits volumes. Nous présentons ici des recettes de 10 ou 20 litres, mais vous n’avez qu’à diviser par 2 ou 4 en suivant à la lettre le reste des autres informations de la recette pour obtenir un brassin de 5 litres par exemple.
      Et puis nous répondrons aux questions que vous vous poserez. Messenger accessible depuis notre page Facebook est le moyen de contact le plus direct. Mais nous répondons aussi aux mails, aux commentaires sous les articles et sur les autres réseaux sociaux!
      Bon très prochain brassage, nous attendons de vos nouvelles!

  3. Très bon article, complet et rigoureux !
    Seul petit point, que je lis un peu partout, concernant le brew in bag : Je suis passé à cette technique (que je conseille d’ailleurs à mes clients débutants), et je n’ai absolument pas noté de baisse d’efficacité.
    Je monte sans problème à 82-85%. A deux conditions cependant : Avoir un ratio eau / grain entre 2.5 et 3, et avoir du grain concassé TRES fin.

    Bonne continuation !

    • Hello Jérémy,
      Merci beaucoup pour ton retour sur le BIAB, je ne suis pas spécialiste il faut que je me penche sur le sujet!
      Bretagne brewshop, je ne connaissais pas! Belle aventure on dirait. Bonne continuation!

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  8. Pingback: Clotilde, brasseuse amatrice avec le Singe Savant - Comment brasser sa bière ?

  9. Salut Aurélie, voilà un ptit moment que je lis la totalité de tes articles et j’en perd pas une miette! Plutôt simpa le petit e-mail quotidien qui me permet d’enrichir encore et toujours plus mes conaissances sur le sujet. Je reviens vers toi car le moment est venu pour moi de passer ma commande au papa noël. Passons au choses sérieuses, j’ai besoin d’une nouvelle cuve de brassage électrique du genre klarstein mundschenk ou bien brauheld? Laquel choisir? J’ai lu beaucoup de choses positives mais aussi négative! Quand pense tu? Peu être a tu une autre préférence du genre? Enfin va y en douceur, j’ai déjà pris la grosse tête avec ses deux là… bien amicalement teddy

    • Hello Teddy,
      Merci pour ton super retour sur le blog et notre travail !
      Noël approche, tu as raison renseigne-toi avant pour recevoir le bon cadeau sous le sapin 😉
      Je te contacte en MP pour discuter matériel. A tout de suite

  10. Pingback: Comment brasser en extrait de malt ? - Comment brasser sa bière

  11. Pingback: Blonde d'été aux notes d'agrumes - Comment brasser sa bière

  12. J’utilise le refroidisseur à plaques depuis des années sans avoir eu de souci. C’est très efficace, mais il faut être rigoureux. On le rince bien après utilisation en laissant de l’eau chaude s’écouler. Puis on met un peu de percarbonate de soude et de l’eau bouillante pour un premier nettoyage. Ensuite, on le plonge dans du star-san et on laisse égoutter verticalement puis sécher. Avant utilisation, je refais un passage au percarbonate de soude, je rince et je trempe à nouveau dans le star-san avec tous les objets à désinfecter. Je le raccorde au robinet de la cuve et je laisse passer 30 secondes le moût à refroidir, ce qui apporte une sécurité supplémentaire avant de lancer l’eau froide. Décrit comme cela, on dirait que c’est chronophage, mais pas du tout. Il faut simplement attendre que les produits agissent. Le gain d’eau et de temps valent l’effort.

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