Maxime et son bidule d’embouteillage, le Skouik

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Le Skouik, c’est quoi ?

Comme vous le savez, nous adorons donner la parole à ces brasseurs et brasseuses, ingénieux, audacieux, astucieux et bricoleurs. Rappelez-vous des tutos de Pierre et de son refroidisseur à contre-courant et de Paolo et de son manteau d’isolation.

Et bien aujourd’hui nous laissons la parole à Maxime qui va nous parler de sa solution innovante pour embouteiller.

Portrait de Maxime

Je m'appelle Maxime, j'ai 38 ans et je vis près de Reims.

Je suis grand fan du monde brassicole depuis bien longtemps, une bonne vingtaine d'année je dirais ! Malgré un élevage au champagne, c'est la bière qui a gagné !

Avec un fort intérêt pour les processus de production et un coté créatif à satisfaire, je suis tombé dans le brassage amateur en 2006 à la fin de mes études (le kit Brewferm qui glougloute chez les parents, on connaît tous !).

Aujourd'hui, je brasse sur une cuve auto 30l, pour le côté pratique et l'encombrement mini. J'aime surtout expérimenter, c'est bien rare que je reproduise une recette à l'identique plusieurs fois.

Je travaille dans l'industrie en amélioration continue, cela a tendance à laisser des traces dans ma méthode de brassage ! J'aime apporter des modifs à mon équipement, ma cuve en a déjà subi les effets 🙂 et plus récemment, c'est sur l'embouteillage que j'ai porté ma réflexion...

Une réflexion sur l'embouteillage

Maxime n’était pas vraiment satisfait des solutions existantes pour réaliser l’étape d’embouteillage.
Un remplissage au robinet, c’est le risque d’oxyder sa bière.

remplissage par le robinet
Risque d'oxydation par remplissage direct au robinet

™Alors, oui, il y a bien la tige de remplissage, cette canne en plastique qui permet de remplir les bouteilles par le fond. Effectivement, on minimise les turbulences et ainsi les risques d’oxydation.

Mais on ne minimise pas les risques de débordement, surtout quand on voit à peine le niveau de remplissage à travers certaines bouteilles bien foncées ! Comme dit Maxime: « Si seulement cette tige avait l’intelligence de s’arrêter au bon moment ! ».

D’ailleurs, face à ce problème, notre solution CBSB™, c’est de placer une lampe en face de nous pendant l’embouteillage pour pouvoir suivre plus facilement le niveau de remplissage dans la bouteille (comme sur la photo ci-dessous). On se débrouille comme on peut ! 😉

Le cahier des charges

Maxime, lui, est allé un peu plus loin dans la réflexion!! LOL!
Il s’est mis en tête de créer sa propre solution alternative aux systèmes de tiges de soutirage. Carrément !

 

Au début, j’ai testé quelques montages simples à base de relais, pompe, vanne, et moult machins choses from Ali, pour au final ... éliminer toutes ces solutions :think:

Ça se soldait souvent par des échecs ou a minima par une "non-atteinte" de tous mes objectifs. A la longue, ça commençait à me tanner gentiment, j’ai donc rétropédalé et je me suis posé la question de ce que je voulais vraiment.

Et voici donc son cahier des charges pour le moins ambitieux :

  • un remplissage avec une coupure du débit en main-libre,
  • autorisant une autre tâche en simultané (capsulage, étiquetage, …),
  • un réglage précis et répétable du headspace, insensible aux variations de volumes,
  • une solution facile à entretenir,  à désinfecter,
  • avec le moins de pièces possibles,
  • un fonctionnement simple et optimal pour la bière (peu d’éléments, pas de turbulences),
  • un travail propre sans débordements intempestifs,
  • compatible tous formats de bouteilles (33, 50, 75cl…)
  • zéro électronique !

Et voilà sa solution !

J’ai revu le design pour le simplifier/fiabiliser et après 2-3 protos, une 1ère version fonctionnelle était là.

J’ai évolué vers une v2 plus compacte, qui a permis de supprimer une pièce, ce qui ramène mon système à 3 pièces : un bouchon silicone, un capillaire inox, et mon fameux clapet.

Sans faire plus de suspense, je peux annoncer que ça marche du tonnerre ! Je peux cocher tous les points de mon cahier des charges, tout y est et mieux encore ! 8-)

Le résultat de son travail : un kit avec un capillaire en inox, un clapet et un bouchon bleu en silicone, que l’on vient placer sur les bouteilles à remplir.

La procédure est simple.
1) On fixe cet accessoire sur le tuyau silicone relié au seau de sucrage,
2) On enfile le capillaire dans une bouteille,
3) On pose cette bouteille sur le plan de travail,
4) On ouvre le robinet et on laisse faire: le clapet va couper le flux à l’atteinte du volume de headspace.
5) Il n’y a plus qu’à fermer le robinet
6) et changer de bouteille.

Note intéressante : la tige ne se purge pas entre 2 bouteilles (à condition que le robinet soit bien refermé) ce qui permet d’éviter les turbulences et l’exposition à l’air.

Tu es curieux de voir ça ? Voici une démonstration en vidéo sur des bouteilles de 33, 50 et 75 cl :

Le projet Skouik

Il ne manquait plus qu’une chose à son projet: un nom! Maxime a baptisé son « bidule d’embouteillage » : le Skouik, en raison du léger son qu’il produit à la coupure.

Le Skouik permet, depuis un seau de ressucrage, de remplir les bouteilles et stopper automatiquement le flux de bière.

Il apporte aussi une maîtrise du headspace car celui-ci est réglable.

Le système est compatible avec tous les formats de bouteilles en 26mm (29mm sur demande).

Maxime a pris en photo à gauche, une bouteille de 33cl remplie avec son skouik versus à droite une bouteille de 33cl remplie avec une tige de remplissage classique.

à gauche, remplissage avec Skouik ; à droite, remplissage avec tige de remplissage

Le volume de headspace est sensiblement réduit ce qui peut être très intéressant pour des bières très sensibles à l’oxydation comme les NEIPA.

L'avis d'un bêta-testeur

 

Voici le retour d’un brasseur qui a eu la chance de tester la v3 du Skouik:

"C'est le genre de chose dont on se demande pourquoi ça n'existe pas encore (comme la plupart des inventions). C'était un vrai régal à embouteiller.

Le bruit nous faisait marrer à chaque fois. Rien que ça, ça vaut le coup!

Aucun gaspillage, pas de débordements, pas de bière sur les bouteilles.

On a fait du 50, 65 et 75cl. Que du bonheur !
Ah oui le robinet à fermer... En fait, c'est la seule chose à faire entre 2 bouteilles.

Voilà, je suis fan! Mon pote qui était avec moi voulait me le piquer. Non, non! Je le garde! Il resservira très vite!

Et autre avantage du Skouik : sans les débordements, les bouteilles restent propres et on peut coller les étiquettes tout de suite après! 😉

Tu es intéressé.e ?

Maintenant je suis sûre que toi aussi tu veux skouiker ton brassin ! (J’appelle Robert pour qu’il rajoute ce mot illico dans le dico).

Alors, comment faire pour en avoir un ? Contactez Maxime :
– soit sur le forum brasseur amateur vers les petites annonces,
– soit à cette adresse: skouik.bidule@gmail.com.

Perso, il me tarde de le tester ! Et je vous ferai bien sûr un retour 😉

Et pour retrouver toute l’aventure du Skouik (ses débuts, ses tests, ses innovations, ses évolutions) ainsi que tous les avis des skouikeurs et skouikeuses, voici son lien dédié vers le forum « brasseur amateur » : Skouik – Bidule d’embouteillage.

C’est génial de lire tous ces commentaires hyper constructifs et de voir à quel point tout le monde est emballé par ce projet ! Il faut dire aussi que Maxime est vraiment à l’écoute des besoins des brasseurs.euses, il analyse toutes les possibilités d’évolutions proposées. Très professionnel dans son projet.

Un grand bravo à toi, Maxime !

4 Comments on “Maxime et son bidule d’embouteillage, le Skouik

  1. Salut, j’ai lu votre article le jour où vous l’avez publié. J’étais tellement emballé par cette invention et cette solution aux problèmes que rencontrent tous les brasseurs amateurs lors de l’embouteillage que j’ai contacté maxime immédiatement. Il m’a répondu le lendemain en me disant qu’il attendait la réception de pièces qui lui manquaient pour lancer une autre session de production et qu’il me recontacterait quand ce serait bon. Une petite semaine d’attente et voilà qu’il était prêt, j’ai payé et il a lancé la production et l’envoie. En 3 jours c’était à la maison, à peine reçu que je l’ai monté et testé sur un brassin qui venait de terminer sa fermentation. A noter que la notice est super bien faite, les pièces à assembler sont de qualité. Résultat, j’ai jamais embouteillé aussi rapidement et proprement. Une super invention, un super inventeur.
    Ça va vous changer la vie lors de l’embouteillage.

  2. Immense merci à vous Aurélie et Carine, pour ce super article sur le projet ! J’espère qu’on aura quelques retours des Skouikeurs de CBSB prochainement ! 😃

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