La Ferme de Midgard – Fruits et Houblon

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Cette semaine nous partons à la rencontre de Romane de la ferme de Midgard. Romane lance un superbe projet global autour d’une houblonnière artisanale!

Romane 25 ans

J’ai grandis à Chatou dans le 78 en région parisienne, passionnée par la nature et les chevaux. Comme beaucoup de jeunes filles, je voulais travailler avec ces derniers.

Arrivée au Lycée, j’ai choisi un établissement agricole. Mon bac avec option équitation m’a surtout fait découvrir l’agronomie et l’écologie, une branche de la biologie spécialisée dans l’environnement et les interactions entre le vivant.

Comme beaucoup de lycéen, c’est aussi le moment où j’ai goûté à l’alcool et mon intérêt pour la bière est né. On allait parfois chez des cavistes avec mes parents et j’avais le droit de choisir une bière artisanale.

École de maréchalerie

A 18 ans, bac en poche mes parents déménagent dans les Landes et moi je pars à Bruxelles pour intégrer une prestigieuse école de maréchalerie : Oui, je voulais toujours travailler avec les chevaux et pas dans la voie la plus féminine…

Je pourrais dire que je n’étais pas douée en forge, que le prof d’anatomie avait un petit souci avec les français mais ce ne serait pas totalement honnête. J’avais 18 ans en colocation avec ma meilleure amie dans l’hyper centre de Bruxelles et un début de passion pour la bière. J’ai vite passé plus de temps sur les tabourets des bars que derrière mon enclume et j’en ai goûté des bières !

Ne pouvant pas être subventionnée de manière infinie par mes parents pour devenir zythologue, j’ai du retourner vivre chez eux, dans les Landes.

BTS en Agronomie et production végétale

A la rentrée scolaire 2014, j’ai démarré un BTS agricole en Agronomie et Production Végétale dans le but d’avoir des connaissances en végétal et tourner cela à mon avantage pour pouvoir retourner à la bière. En 2016, j’obtiens mon diplôme, après un stage à l’INRA. Je veux travailler dans le végétal mais pas dans la simple production.

Entre temps, j’ai rencontré quelqu’un donc difficile de repartir dans le nord. Je m’installe à Dax, trouve un super boulot dans la sélection variétale de maïs, je continue à découvrir et boire des bières. En 2017, je me marie, on achète une maison, l’année d’après on a une petite fille.

En 2019, je décroche un poste de technicienne en expérimentation, un an de déplacements avec des horaires impossible, gérer des saisonniers, collaborer avec les agriculteurs, prévoir la météo, mais aussi faire des plans, des rapports…

Ça n’a duré qu’un an, c’était passionnant mais compliqué à gérer avec la famille. Travailler dur, ne pas compter mes heures n’est pas un problème mais je veux rentrer chez moi le soir et être indépendante, je veux m’installer. Je retrouve des vieilles notes ou je parlais de la culture du Houblon.

J’explore des pistes

Une rencontre faite en début d’année m’a fait sauté le pas : 7ha mis à disposition.

Je creuse la piste du houblon. Je découvre Hopen – Terre de Houblon. Ils ont testé la culture dans le sud ouest depuis quelques années. Je lance un test.

Le confinement de cette année 2020 complique les choses pour mon installation suivie par la chambre d’agriculture.

Ce terrain de certes 7ha est très pentu. Je ne peux pas faire une houblonnière de plus d’1ha.

Vais-je élever des poules pondeuses?

J’aimerais faire du travail en traction animale mais je ne suis pas fan de maraîchage.

Peut être un verger ?

J’adore le tricot, pourquoi pas des moutons pour la laine ?

Fin août le propriétaire du terrain se retire, sans plus rien dire. Je sens que je ne suis plus la bienvenue. Il ne répond plus à mes questions, n’a plus l’air impliqué à me fournir les documents pour mon installation… Mais moi ça fait six mois que je travaille, que je me projette. Je suis enceinte et mon objectif est de finaliser mon installation avant la naissance de notre fils.

Cliquez ici pour découvrir la culture de l’orge à la ferme brasserie La Soyeuse

La découverte de notre terrain

Je cherche sans relâche, appelle, visite.

On me parle d’une ferme de 12ha mais avec une maison dessus ce qui gonfle le budget pour l’installation.

Visiter ça ne coûte rien, c’était début septembre 2020 et depuis je ne me vois pas ailleurs.

Les 12ha, certes vallonnés, vont me permettre de planter plusieurs hectares de houblon. Les terres n’étant plus exploitées depuis des années et maintenant entretenues par des montons, on voit une flore intéressante et diversifiée.

Le sol est bon, il y a des arbres centenaires.

Les bâtiments sont nombreux. Assez nombreux pour stocker plus que le matériel nécessaire, mais aussi mettre des salles de travail, accueillir du monde. J’adapte mes idées à cet espace et voilà ce que ça donne :

La Ferme de Midgard – Fruits et Houblon.

Notre projet à la ferme de Midgard

Le long de la route, nous prévoyons 1000m² de framboisiers, derrière la ferme 3800m² de cassis et groseilles. Tous ces petits fruits pourront être conditionnés dans l’ancienne salle de traite et partiront dans une coopérative à 25km de la ferme. 

Dans la descente sur le coteau, nous aimerions installer un verger avec des dizaines d’espèces différentes.

Et enfin, sur la parcelle principale et la petite le long des bâtiments, 3ha de houblonnière.

Par contre, je suis toujours intéressée par l’expérimentation. Mes cours d’écologie sont toujours gravés dans ma tête. Et même si je ne monte plus depuis des années, j’aime toujours autant les chevaux. Je vais tout mettre dans mon projet.

Nos méthodes de travail

Je vais semer des bandes fleuries et des haies d’arbustes autour de mes cultures afin de permettre à la faune sauvage de circuler et de se développer. Ces zones de forte diversité seront pour moi des réservoirs d’auxiliaires pour mes cultures. Cela va créer des réseaux racinaires entre mes cultures et les arbres centenaires et on sait aujourd’hui que les plantes communiquent grâce à ces réseaux.

Le sol ne sera jamais nu. Loin de nous la houblonnière avec des allées en terres. Il y aura des couverts végétaux toute l’année. Cela limite l’érosion des sols, augmente sa vie, sa matière organique et évite une forte évaporation de l’eau. Mon besoin d’irrigation sera diminué.

Sur toutes mes cultures, je vais piocher dans l’agro écologie, l’agro foresterie, la permaculture qui donnent de très bons résultats en maraîchage, en vigne donc pourquoi pas en houblon ?

Travailler autant pour que mon sol soit vivant, riche, fertile ne peut pas être gâché en faisant passer un tracteur de plusieurs tonnes qui tasserait tout. Je vais travailler avec un micro tracteur pour les tâches les plus difficiles mais majoritairement en traction animale. C’est à la force d’un cheval que je sèmerai, butterai ou couperai mes couverts végétaux.

Tous mes produits seront bien entendu valorisés avec la certification Agriculture Biologique.

Je veux aussi favoriser le circuit court.

La dépendance de la ferme devra être rénovée pour accueillir des clients qui pourront acheter mes fruits et aussi les légumes, viandes et produits laitiers des agriculteurs voisins.

Le houblon sera séché et transformé en pellets sur la ferme dans le but d’aller directement chez les brasseurs. Plusieurs brasseries artisanales et locales sont déjà fortement intéressées. Toujours pour favoriser la vente directe, je vais avoir une plate forme de vente en ligne dédiée aux amateurs.

Cela me tient à cœur de pouvoir apporter aux brasseurs amateurs un produit français, certifié et de qualité à un prix raisonnable. Je brasse moi-même un peu.

Un Brassi-lieu

J’aimerais créer un « Brassi Lieu » : un éco-lieu brassicole à la ferme de Midgard.

J’aimerais que le corps de ferme soit rénové par des chantiers participatifs car il faut le faire avec des techniques anciennes pour respecter le bâtiment. Je voudrais accueillir des woofers qui apporteront leurs idées et expériences afin de toujours expérimenter et créer sur l’exploitation.

Avoir une installation de pico brasserie me semble important pour pouvoir tester les goûts de mes houblons. Pourquoi ne pas faire des initiations au brassage.

J’adore la musique et ce grand corps de ferme pourrait accueillir une salle de répétition, des évènements.

J’ai envie que ce soit un lieu vivant et dynamique où des projets pourraient se développer.

Un financement participatif pour nous aider

Afin de financer cet aspect plus social et fun du projet, j’ai mis en place un financement participatif.

Via une plateforme, vous pourrez contribuer à la Ferme de Midgard. Le financement est sur Ulule. C’est une plateforme française, sécurisée qui fonctionne en tout ou rien. Si l’objectif n’est pas atteint dans un temps imparti, tous les fond sont remboursés et je n’aurais rien.

Le financement se fait en échange de « contreparties ». Selon les montants donnés vous obtiendrez des goodies sérigraphiés, du houblon, des produits de la ferme ou du terroir.

La contribution la plus haute permet de devenir propriétaire d’un pied de houblon et donc pendant ses 15 ans de vie recevoir chaque année 300g de ce houblon (300g correspond au rendement que l’on peut attendre chaque année d’un pied de houblon).

Vous pouvez aussi obtenir la carte client bienfaiteur qui vous donnera accès à des prix comme pour les pros!

Il reste la possibilité de donner librement sans aucune contrepartie

J’espère que comme moi ce projet vous passionne, je remercie infiniment l’équipe de Comment brasser sa bière de me donner l’opportunité de ma faire connaître et de soutenir ce projet.

Petit brasseur, où en es-tu?

Connais-tu des houblonnières près de chez toi ou des projets intéressants pour la filière?

Que penses-tu de tous ces houblons de terroir qui arrivent dans nos bières?

As-tu cliqué pour soutenir le superbe projet de Romane?

Si vous tu as aimé cet article, n’hésite pas à suivre Comment brasser sa bière sur Facebook, sur Instagram ou sur YouTube et à partager! A très vite.

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